Ils sont vingt-trois, forment la trente-quatrième Horde du Contrevent et ont entre vingt-sept et quarante-trois ans. Dans un monde balayé par les vents, ils ont été formés depuis l'enfance dans un seul but : parcourir le monde, d'ouest en est, de l'Aval vers l'Amont, à contre-courant face au vent, à travers la plaine, l'eau et les pics glacés, pour atteindre le mythique Extrême-Amont, la source de tous les vents.
Tous différents mais tous unis, ils forment une horde autonome et solidaire, qui avance dans un seul objectif, luttant constamment contre le vent. Profitant du savoir et de l'expérience de huit siècles d'échecs, on la dit la meilleure et l'ultime Horde, celle qui atteindra enfin l'Extrême-Amont.
Mais quel est le sens de cette quête du bout du monde ?
(Wikipédia)
Une oeuvre très originale, tant dans sa forme que dans son univers. Alain Damasio nous fait ainsi découvrir tous les membres d'une horde. Et pas n'importe quelle horde : la 34ème, celle du 9ème Golgoth. On découvre la personnalité de chaque personnage dans uneréalité admirable et convaincante, ce qui permet à la fois de suivre la quête de l'Extrème Amont, mais également de comprendre la psychologie et les histoires personnelles de chacuns. C'est ainsi que l'on passe sans détours du scribe instruit et élégant, à la féminité et la chaleur de certains personnages féminins, au Golgoth on ne peut plus violent, cruel et brut de décoffrage.
La Terre que parcours la horde est un univers rude et cruel, qui forge des hommes et des femmes solides et rudes. Chacun à déjà connu des pertes ou des séparations déchirantes, ils ont tous un passé douloureux mais leur fierté reste d'appartenir à la horde. Ils y ont tous un rôle important pour maintenir le système en ordre de fonctionnement et si l'un d'entre eux vient à manquer, c'est un vrai vide qui ne peut être comblé. J'ai particulièrement apprécié la grande variété des psychologies et des histoires de chacuns, ce passage permanent d'un point de vue à un autre, c'est original et très riche. On sent la grande intelligence de l'auteur dans son texte, dans la prose dont il fait étallage en faisant parler Caracol le Troubadour, le personnage le plus coloré et étrange de la horde, mais aussi dans son approche globale de l'histoire qui nous est contée avec subtilité. La fin m'a particulièrement plu même si elle n'est pas des plus réjouissantes. Elle a réussi à me surprendre (youpi) et elle met un point final à l'histoire de la 34ème horde.
C'est un livres très sympasà lire, même si sa mise en page est au début surprenante. Quelques petits points négatifs magré tout : le début de l'histoire reste obscure pendant un petit moment, avant de s'éclaircir suffisemment pour nour permettre de bien comprendre les situations. Un autre point que je trouve dommage c'est le fait que tous les hordiers ne soient pas plus approfondi. Certains sont simpement nommés et interviennent très peu, alors que d'autres sont constamment sous les feux des projecteurs. Il aurait été agréable parfois que cette "routine" des personnages principaux soit relayée par de nouveaux points de vue. Et si je veux être vraiment pointilleuse j'ai trouvé assez étrange que les mères appartenant à la horde puissent être si froides et peu émotives face à l'abandon de leurs propres enfants. Elles ont perdu pour moi un peu de crédibilité car même une mère conditionnée à l'"esprit de la horde" ne peut tirer un trait sur son enfant avec autant de facilité.
Prochaine étape : lire d'autres oeuvres de l'auteur, évidemment.
