Chez MissCycy...
 


1er amour

Ewilan sursauta brusquement lorsqu’une main se posa sur son épaule. Sa tasse multicolore se renversa sur la table. Salim riait une fois de plus devant la mine déconfite de son amie. Il adorait la surprendre, même si parfois ce n’était pas son intension. Son entrainement marchombre avait façonné à la perfection chacuns de ses muscles et tout son être criait ce qu’il était. Marchombre. Un marchombre accompli. Marchombre dans toutes les fibres de son corps.
- Ola ma vieille ! qu’est ce que tu es maladroite alors. Tu devrais…
- Quoi ?? c’est de ta faute ! tu sais bien que je suis incapable de t’entendre approcher ! c’est à toi de faire plus de bruit ! hey ! va-t’en de là toi. Répliqua Ewilan en chassant de la main un insectes vivement coloré resemblant vaguement à un grand papillon.
L’odeur sucré de la boisson l’avait attiré comme un aimant. Salim prit tendrement la main d’Ewilan dans la sienne et lui intima de regarder devant eux. Au creux de son oreille elle entendait la douce lituanie qui sortait de la bouche de Salim. Un murmure comme une chanson, aussi fluide qu’un filet d’eau. Aussi hypnotique qu’irrésistible. Devant eux le petit insecte se mit à danser, à tourbillonner, pris au piège du chant. Ses longs filaments flottaient derrière lui comme un voile. Ewilan, ravie de ce superbe spectacle, ne parvenait pourtant pas à l’apprécier complètement. Le doux murmure de son ami près de sa joue, le souffle tiède sur son oreille, l’odeur délicieuse de la peau de Salim l’en empêchaient. Il avait encore changé récemment. Son apprentissage marchombre terminé, il avait continué à sculpter sa silhouette, muscler son corps et aiguiser son esprit. Le Salim qu’elle connaissait si bien il y a encore quelques années était maintenant un homme plein de richesse, de surprises, d’aventures et de talents. Son regard mordant ne scilla pas une fois alors qu’il envoutait le petit insecte. Il suffit d’un battement de cils contre sa joue pour le déconcentrer. Rien d’autre au monde n’aurait pû le déstabiliser. Ewilan glissa sa joue contre celle de son ami et respira amoureusement son parfum. Salim glissa son visage au creux de son épaule et plongea ses doigts dans la cascade blonde de ses cheveux.
- Ewilan je… t’ai ramené un petit cadeau de ma dernière mission. Dit-il dans un souffle.
- Tu n’aurais pas dû. Je n’ai rien à t’offrir moi, je suis embêtée maintenant…
- Chtt…
Salim tendit la main vers son sac à ses pieds et en tira un paquet dont l’état témoignait du long voyage qu’il avait fait. Une vieille étoffe brune recouvrait un objet solide. Ewilan, toujours sur sa chaise, se leva et commença à ouvrir le paquet. Il contenait un coffret en bois magnifique cerclé de métal noir. Ewilan ouvrit le loquet et resta bouche bée. Le fond du coffret était tapissé de terre dans laquelle était planté une plante sublime. Ses petites feuilles vertes argentées et de forme lancéolée brillaient d’un incroyable reflet métallisé et ses fleurs, sortes d’orchidées miniatures, se nimbaient de rouge de rose de violet et d’orange. Quelques points noirs sur la corolle, et un vert argenté pour souligner les sépales. Ewilan fut surprise quand des larmes lui montèrent aux yeux.
- Où as-tu trouvé pareille merveille? Demanda t’elle la voix chevrotante.
- Tu n’as pas idée de ce que j’ai pu traverser pour aller la chercher. Je ne peux t’en dire plus…
- Je….
La phrase mourut sur les lèvres d’Ewilan et elle décida de transporter le coffret et son précieux contenu dans sa chambre. Toutes les affaires d’Ewilan n’avaient pas encore été déballées de leurs cartons mais elle se sentait déjà chez elle dans ce petit appartement d’étudiant de l’académie. Perdue dans ses pensées, elle oublia sa tasse renversée et brusquement elle glissa dans la flaque près de sa chaise. Elle se sentit tomber comme au ralentit et vit le coffret lui échapper des mains. Elle ne pû que fermer les yeux et attendre le choc. Qui ne vint pas. Elle sentit un bras passer sous les siens dans son dos et un autre sous ses genous. Lorsqu’elle les rouvrit elle était confortablement installée dans les bras de Salim, qui avait un genou à terre, tout sourire.
- Non le coffret ! dit-elle affolée.
- Ouvre les yeux ma vieille, pouffa Salim.
Posé à une dizaine de centimètre d’eux, le coffret était posé et le loquet soigneusement refermé.
- Comment…? Commença Ewilan.
Salim posa Ewilan sur le sol. Il saisit délicatement son menton pour approcher son visage et plongea dans l’océan violet qu’il aimait tant. Il y retrouvait ses forces, sa vie, son âme. Les grands yeux violets se fermèrent et leurs lèvres se joignirent. Un baiser long, fort, amoureux. Les mains de Salim glissèrent sur les hanches d’Ewilan. Elle frissonna. Elle glissa les siennes sous la tunique sombre et abimée pour toucher le torse musclé de Salim. Elle sentit rouler sous ses doigts les muscles de ses épaules et de ses bras. Il retira son haut et se serra contre elle. Leur respiration s’accéléra. D’un regard ils lurent le consentement dans les yeux de l’autre. Salim prit lentement Ewilan dans ses bras, et la porta jusqu’à sa chambre, incapable de détacher ses yeux des siens. Il la déposa sur son lit et l’observa. Ses courbes sensuelles s’épanouissait et chaque fois qu’ils se retrouvaient elle était plus femme. Il sentit ses mains se promener sur son torse et l’attirer vers elle. Ils s’embrassèrent tendrement et Salim se retrouva au dessus d’elle. Ses nattes encadrant son visage souriant et carré, se terminaient comme toujours par des perles multicolores. Ewilan se remémora brièvement sa vie d’avant, avant de l’oublier pour l’instant présent. Son incroyable bonheur présent. Salim caressa le visage à la peau claire de la femme qu’il aimait depuis toujours, il glissa le long de la courbe de sa joue, avant de caresser ses lèvres. Il frola son cou et effleura sa poitrine avant de glisser sous sa chemise blanche. Sa peau de pêche sous ses doigts, il explora tendrement son corps. Leurs vêtements s’éparpillèrent dans la chambre. Lui à la peau sombre, elle à la peau claire, ils s’enlacèrent et sombrèrent dans l’infini de leurs sentiments partagés.
Un souffle chaud chatouilla sa joue. Ewilan réalisa doucement ce qui s’était passé cette nuit. Le chant des oiseaux l’informa que le matin était déjà là. Blottie contre Salim, enlacés, elle se risqua à ouvrir un œil. Salim la regardait, serein, heureux, au delà de tout ce qu’il avait pû imaginer. Il lui adressa un clin d’œil et la serra contre lui. Ewilan referma les yeux, et laissa rouler sur ses joues une larme de bonheur.

 

  




Créer un site
Créer un site